Madame Campan

Hello !

Pendant mes vacances au ski, j’ai entamé un nouveau livre, Madame Campan, première femme de chambre de Marie-Antoinette par Inès de Kertanguy. Je ne lis quasiment jamais de romans historiques mais en entendant beaucoup de bien de ce livre, qui est un récit de la vie d’Henriette Campan, je me suis laissée tenter. Cette femme si proche de Marie Antoinette, également fondatrice de la légion d’honneur, a eu une existence hors du commun.
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Arrivée à la cour comme lectrice, Henriette Campan va être aux premières loges à Versailles sous le règne de Louis XVI. Elle rapporte les états esprits de le jeune autrichienne qui débute à la cour, mariée à un homme qui ne porte pas beaucoup d’intérêt à sa vie d’époux et qui va souffrir des critiques du peuple français tout au long de sa vie. Le livre est ponctué d’anecdotes et d’extraits de courriers, ce qui donne l’impression d’être plongée au XVIIIème siècle, et surtout de lire la vérité sur ce qui se passait à la cour. J’ai tendance à penser que les films enjolivent les situations, pour être plus beaux, pour rendre les histoires plus scandaleuses, pour faire du chiffre en quelque sorte, tandis que les livres détiennent la vérité. C’est faux bien entendu, un auteur peut écrire et jouer avec les mots pour nous faire croire ce qu’il veut, mais cette biographie m’en a appris un peu plus sur Marie Antoinette.

J’ai compris que cette reine n’était pas si frivole qu’on le pense, qu’elle n’était pas tellement soutenue par sa mère face à ses difficultés maritales et surtout que son mari ne se rangeait pas souvent de son coté lors de coups bas menés contre elle. Inès de Kertanguy écrit que si l’on pense que Marie Antoinette était courageuse pendant la révolution, c’est surtout  les débuts de son mariage qu’il faut saluer : imaginez le roi sans héritier pendant plusieurs années, donc les critiques qu’elle doit endurer, alors que son mari a toujours choisi de faire chambre à part… Henriette sa femme de chambre est toujours présente pour la soutenir et surtout pour discuter avec elle; son propre mariage n’étant pas une réussite non plus, elles ont de points communs. Leur amitié durera jusqu’au décès de Marie Antoinette et le peuple français en révolution contre la cour cherchera à faire emprisonner Henriette, qui réussira à fuir Paris.

A partir de là, Henriette Campan va prendre à sa charge ses nièces orphelines, et va ouvrir un petit pensionnat pour filles, l’Institut Saint Germain. Tout au long du livre, cette femme explique l’importance de l’éducation et se rend compte de la chance qu’elle a d’avoir appris à lire et parler plusieurs langues. Consciente que sans cette éducation elle n’aurait jamais été à Versailles dans un premier temps, elle se fait un devoir de transmettre son savoir et ses valeurs aux fillettes. Les années passent, et de plus en plus de filles vont venir s’instruire chez elle, due à la réputation de son établissement qui accueille Hortense de Beauharnais, fille de Joséphine de Beauharnais, la femme de Napoléon Bonaparte. Erigée en exemple pour les autres pensionnaires, Hortense va devenir comme une fille adoptive pour Henriette, qui n’a eu qu’un fils.

Longtemps après son départ de l’école, les femmes maintiendront une relation épistolaire et se soutiendront dans leur malheurs : mariages rarement choisis donc difficiles et enfants qui décèdent en bas âge étaient monnaie courante à l’époque. Henriette soutiendra donc Hortense de la même façon qu’elle a soutenu Marie Antoinette quelques années avant et à la fin de la vie d’Henriette, les rôles s’inverseront.

La petite école de Mme Campan qui est de plus en plus plébiscitée se voit obligée de déménager, elle va donc s’installer au château d’Ecouen, plus grand. Napoléon soutient les actions de la tutrice, et nomme son établissement Maison Impériale de la Légion d’Honneur. Là encore les nouvelles élèves affluent, et c’est l’école de Saint Denis qui va être créée en plus, emplacement actuel de l’établissement…

Inès de Kertanguy nous livre un récit passionnant, un peu long parfois, mais qui m’a permis de comprendre cette époque bien différente de la nôtre. J’ai été vraiment passionnée par la vie de cette femme, qui a permis tant d’avancées dans l’éducation des filles et qui semblait faire toujours passer les autres avant elle. Et puis j’ai un peu révisé l’histoire de France au passage, ce qui ne fait jamais de mal !

Sur ma table de chevet repose en ce moment Au Bonheur des Dames d’Emile Zola, rien à voir, mais je suis accro…

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